19.7.07

Le goupil dans le poulailler

Fallait-il que le banquier Édouard de Rothschild entre dans le conseil d'administration du journal Libération (Libé pour les amis) ?

À peine un an après son arrivée, c'est le directeur du quotidien, Serge July qui ouvre la porte pour s'en sortir.

C'est comme laisser passer le goupil dans le poulailler. Un banquier comme premier sociétaire d'un groupe "révolutionnaire" procédant du mai 68 ! Difficile à avaler ou même de comprendre si bien que De Rothschild ait assuré qu'il n'interviendrait pas dans la ligne suvie par Libé.

Rappelons quelques extraits de presse:

Le Point (09.12.2004) : « “On est tous un peu étonnés par sa démarche, confie un banquier qui le connaît bien. Vingt millions d’euros, c’est beaucoup d’argent, même pour un Rothschild.” “Et en même temps, poursuit ce banquier, ce n’est pas beaucoup pour mettre la main sur une affaire connue.” De celles qui vous projettent en pleine lumière. Libé, c’est une institution du “microcosme”, un journal qui a plus d’influence que son tirage. »
Mais Edouard de Rothschild affirme au Figaro économie vouloir « respecter l’identité du journal » : « Je m’engage fermement et personnellement sur trois points : préserver l’indépendance de la rédaction, [...] Et, à ce titre, sachez que je considère les droits de la SCPL comme inaliénables et qu’ils seront garantis. »Un peu plus loin, le journaliste du Figaro insiste : « Libération sera-t-il à l’abri des pressions économiques et politiques ? » et Edouard de Rothschild confirme : « Oui, sans équivoque. Je crois avoir été assez clair sur la question de l’indépendance du journal. »Rapidement, c’est Serge July lui-même qui expose sur une pleine page de son propre journal (Libération, 03.12.004), tout le bien qu’il pense des propositions du financier : « Il a accepté de limiter, quoi qu’il advienne, ses droits de vote à 40 %. [...] Le pacte d’actionnaires [...] donne à la SCPL des droits de veto sur l’ensemble des grandes décisions relatives à l’entreprise. [...] J’ajoute que la société des personnels dispose d’un droit de veto en ce qui concerne le président et le directeur général et que la société des rédacteurs possède le même droit en ce qui concerne la nomination du directeur de la rédaction. [...] Edouard de Rothschild entend donner à Libération du temps et des moyens de développement en respectant son indépendance, d’une certaine manière en la sanctuarisant. C’est une chance pour l’ensemble des équipes de Libération et pour nos publications ».

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