19.7.07

Le chant de la terre

Si un jour j'avais le temps, le temps de réfléchir, le temps de ne plus avoir du temps, je quitterais mon petit pays et volerais n'importe où.


Je sais, je sais, j'ai un très beau pays où la nature nous comble de toutes ses couleurs au printemps, mais le printemps n'y dure que trois semaines.



Je sais, je sais, la rumeur de l'eau se fait sentir partout dans ses fontaines, mais les fontaines sèchent souvent les étés quand il manque de l'eau.



Je sais, je sais, les paysages d'en ville ressemblent comme deux gouttes d'eau les blocs de paille sèche après la moisson, mais les villes offrent la nuit leur suspense et leur sollitude illuminée de néons.


Finalement il n'y a pas de gare où prendre le dernier train d'une destinée à laquelle on ne peut pas échapper, les voies ferrées sont coupées et les murs des gares présentent leurs trous comme de fusillade après le combat.



Non, je ne quitterai jamais mon petit pays. C'est là que j'ai appris à lire dans de vieux livres français qui me montraient une campagne tojours verte et insaisissable. C'est là que j'ai connu une belle histoire de travail coude à coude avec la sueur des hommes et des femmes. C'est bien là que se trouvent de beaux et de vieux bâtiments que, la nuit venue, ne sont à peine éclairés que par de toutes vieilles ampoules poussièreuses lançant des éclairs jaunâtres, que j'ai connu de petit et qui m'appartiennent comme les globules rouges de mon sang.



J'y resterai.


Et vous devez venir me connaître.

Aucun commentaire: