19.7.07

Fête Nationale du 14 juillet 2007, à Paris sur les Champs-Élysées

Fête Nationale du 14 juillet 2007, à Paris sur les Champs-Élysées

Séquence 1:



Séquence 2:



Séquence 3:



Séquence 4:



Séquence 5 (hommage à l'Espagne... et à l'Estonie):



Séquence 6 (défilé du 68ème Régiment d'Artillerie d'Afrique):

Lempira, le cacique décoiffé

Que le cinéma et la Littérature s'imposent beaucoup de fois sur la réalité, c'est incontestable !
Que de règles de beauté, que de modèles de comportement, que de façons de vie, que de points de vue sur l'existence même nous ont été apportées par moyen de films ou de romans !

L'un des cas les plus étonnants à cet égard porte sur le héros de l'Honduras, le chef Lempira qui entêta l'opposition des natifs contre les conquistadors espagnols. Son nom est aujourd'hui celui de la monnaie de l'Honduras et la Banque Centrale de ce pays a l'habitude de lui consacrer le billet de 1 Lempira.

À propos de notre histoire sur l'influence du cinéma sur la réalité, il faut dire que le billet de la série de 1965 montrait Lempira coiffé d'une plume, sans doute parce que les Westerns si appréciés des années soixante nous enseignaient que tout indien doit avoir une plume sur la tête.
Après on découvrit que les natifs de l'Amérique Centrale ne se sont jamais ornés de cette façon-là, alors les nouvelles séries des billets ont décoiffé Lempira jusqu'à nos jours.

Lempira en 1965

Lempira en 1996

Charles De Gaule revisité

Je viens de voir deux longs reportages (Channel Histoire) sur la vie humaine et politique de l'ex Chef d'État français Charles De Gaulle. Le reportage se basait dans le livre "De Gaulle, mon père" , par son propre fils, Philippe De Gaulle, ex Amiral de Marine.

J'ai admiré toujours cet homme qui a réussi à arracher la France du triste destin auquel la condamnaient des politiciens sans scrupules de la IV République et en a fait un pays fort, respectable et avec un rôle important à jouer dans le monde moderne.

Il y a quelques années j'ai lu aussi les premiers tomes de la biographie de Charles De Gaulle par Max Gallo. J'ai été étonné par le fait qu'un homme de gauche comme Gallo -récent Chevalier de la Légion d'Honneur- ait traité si bien dans ses pages une figure comme celle de De Gaulle, qui pour la gauche représenterait en quelque sorte un nationalisme et des façons un peu assez éloignés de ce que l'on chérit dans une démocratie moderne.

En tout cas, il faut recommander la lecture de "Le fil de l'épée" et d'autres essais à sujet militaire écrits par le propre De Gaulle pour s'en appercevoir de la clarté de ses idées dans les domaines social et militaire de son époque, et sa clairvoyance sur ce qui allait arriver et qu'effectivement arriva lors de la Seconde Guerre Mondiale.

Mourir dans la dignité



Gardons le nécessaire respect devant la mort, face aux dépouilles qui s'étendent sous le coucher du soleil et qui déjà puent le trépas.

Une minute de silence pour le vent oublié des voix qu'un jour s'envolèrent.
Mourrons avec dignité, sans faire du bruit. Le bruit, on le fit quand nous vivions.
Terminons agenouillés, comme le soleil, même sachant notre force.

Amen.

Architecture française dans la Poste espagnole





J'ai dessin quatre sries de timbres-poste consacres l'architecture franaise existant Pearroya-Pueblonuevo (Crdoba, Espagne).
Ces timbres ont une valeur lgale et ont t aprouvs et fabriqus par le service des Postes d'Espagne. Alors ils peuvent tre utiliss dans le courrier ordinaire comme les autres timbres.
Leur valeur officielle est "A", c'est--dire, de 30 centime d'euro valable pour les envois l'intrieur de l'Espagne dans des conditions rgulires (enveloppes de pas plus de 20 grammes d'une grandeur normalise). Consulter la page du service postal espagnol.
Si vous portez de l'intrt sur ces timbres, vous pouvez les demander sellospyapvo@yahoo.es tout en indiquant votre nom et adresse, et le mode de paiement de votre choix: mandat international, etc. Je vous indiquerai donc o pouvez-vous rgler ledit paiement.
Les conditions d'expdition sont les suivantes:
-Le prix de chaque timbre est 1'10 euro (le prix original que la Poste me demande est de 1 euro/unit s'agissant de sries trs limites de 25 exemplaires environ).
-Chaque ptition doit regarder un minimum de trois timbres.
-On appliquera un surplus en concept de frais d'envoie selon la partie du monde o il faudra les expdier (en Espagne, 30 centimes d'euro; en Europe, 58 centimes; en Amrique 78 centimes).
Et il ne me reste que vous dsirer de jouir de ces timbres.

"La Mer", de Charles Trenet

La chanson "La Mer" fut écrite en vingt minutes, par Charles Trenet avec l'aide de son ami Léo Chauliac pendant un trajet en train de Narbonne à Carcassonne en 1943, et enregistrée en 1946.

Cette chanson fut ensuite traduite en anglais avec le titre de "Beyond the Sea" devenant un succès remarquable et, jusqu'aujourd'hui, un classique de la musique.

Il y a de nos jours plus de 4.000 versions de cette chanson par différents chanteurs.

Charles Trenet est né à Narbonne le 18 mai 1913, et il est mort le 19 février 2001.




La mer
Qu'on voit danser le long des golfes clairs
A des reflets d'argent.
La mer,
Des reflets changeants
Sous la pluie.
La mer
Au ciel d'été confond
Ses blancs moutons
Avec les anges si purs,
La mer, bergère d'azur
Infinie.
Voyez
Près des étangs
Ces grands roseaux mouillés.
Voyez
Ces oiseaux blancs
Et ces maisons rouillées.
La mer
Les a bercés
Le long des golfes clairs
Et d'une chanson d'amour.
La mer
A bercé mon cœur pour la vie.

La rentrée


Je vais vous dire ce que me rappellent tous les ans, le ciel agité de l’automne, les premiers dîners à la lampe et les feuilles qui jaunissent dans les arbres qui frissonnent ;
je vais vous dire ce que je vois quand je traverse le Luxembourg dans les premiers jours d’octobre, alors qu’il est un peu triste et plus beau que jamais ; car c’est le temps où les feuilles tombent une à une sur les blanches épaules des statues.
Ce que je vois alors dans ce jardin, c’est un petit bonhomme qui, les mains dans les poches et sa gibecière au dos, s’en va au collège en sautillant comme un moineau.
Ma pensée seule le voit ; car ce petit bonhomme est une ombre ; c’est l’ombre du moi que j’étais il y a vingt-cinq ans ; Vraiment, il m’intéresse, ce petit : quand il existait, je ne me souciais guère de lui ; mais, maintenant qu’il n’est plus, je l’aime bien.
Il valait mieux, en somme, que les autres moi que j’ai eus après avoir perdu celui-là. Il était bien étourdi; mais il n’était pas méchant, et je dois lui rendre cette justice qu’il ne m’a pas laissé un seul mauvais souvenir ; c’est un innocent que j’ai perdu : il est bien naturel que je le regrette ; il est bien naturel que je le voie en pensée et que mon esprit s’amuse à ranimer son souvenir.
Il y a vingt-cinq ans, à pareille époque, il traversait, avant huit heures, ce beau jardin pour aller en classe. Il avait le coeur un peu serré : c’était la rentrée.
Pourtant, il trottait, ses livres sur son dos, et sa toupie dans sa poche. L’idée de revoir ses camarades lui remettait de la joie au coeur. Il avait tant de choses à dire et à entendre! Ne lui fallait-il pas savoir si Laboriette avait chassé pour de bon dans la forêt de l’Aigle ? Ne lui fallait-il pas répondre qu’il avait, lui, monté à cheval dans les montagnes d’Auvergne ? Quand on fait une pareille chose, ce n’est pas pour la tenir cachée. Et puis c’est si bon de retrouver des camarades! Combien il lui tardait de revoir Fontanet, son ami, qui se moquait si gentiment de lui, Fontanet qui, pas plus gros qu’un rat et plus ingénieux qu’Ulysse, prenait partout la première place avec une grâce naturelle !
Il se sentait tout léger, à la pensée de revoir Fontanet.
C’est ainsi qu’il traversait le Luxembourg dans l’air frais du matin. Tout ce qu’il voyait alors, je le vois aujourd’hui.
C’est le même ciel et la même terre; les choses ont leur âme d’autrefois, leur âme qui m’égaye et m’attriste, et me trouble ; lui seul n’est plus.
C’est pourquoi, à mesure que je vieillis, je m’intéresse de plus en plus à la rentrée des classes.
(Poème d'Anatole France)

Regrets d'enfance

Cette image d'une classe quelconque autrefois en France peut bien s'accorder à ce que je rappelle de l'âge de mon enfance à Peñarroya-Pueblonuevo au Collège Français.

Je n'oublierai jamais la perception aromatique des pupitres en bois, ces pupitres qui s'ouvraient et se refermaient comme de grandes bouches qui pouvaient tout avaler.

Les encriers de porcelaine blanche situés dans un coin de la face supérieur du pupitre, toujours pleins d'une encre bleuâtre. Les petits n'y mouillaient pas leurs plumes (à vrai dire ils n'en avaient pas), seuls les plus grands étaient autorisés de le faire. Les petits devaient se conformer avec leurs noires ardoises et, plus tard, avec leurs stylos pour écrire -une fois par semaine- dans leurs "cahiers propres".

Souvenirs de cartes de France sur les murs, de Soeurs de la Présentation de Marie et leur va et vient sonore à cause de leurs lourds habits noirs. Mais surtout souvenir des odeurs, à bois, à papier nouveau imprimé, à livres venus de bien loin...

... à l'enfance et ses inoubliables joies.

Le Tour. La France en images

C'était le Tour de France, chaque année, l'opportunité de rencontrer la vraie France, celle qui habite les campagnes. Le Tour roulait en 1975, l'année où plus ou moins j'ai commencé à m'intéresser pour ce sport, en noir et blan sur l'écran de mon poste.


À vrai dire je ne suivais pas les classifications, les équipes, les échanges de maillots. Non, c'étaient les maisons de campagne qui attiraient mes regards, les bois toujours verdoyants (on l'imaginait à voir les espaces touffus d'arbres et de plantes), la façon des gens de s'habiller, les modèles des véhicules...

Pour moi, je répète, le Tour, chaque été, c'était la manière de voyager en France sans bouger du salon de ma maison.

En juillet 1975 j'avais quinze ans, et je crois que c'est le premier moment que je rappelle de m'avoir approché a la France de cette façon originale et... gratuite.


Depuis ce moment, les images que j'ai pu apercevoir ne m'ont jamais déçu. J'y ai trouvé le pays que j'avais étudié et aimé depuis mes premiers cours au Collège Français de Peñarroya-Pueblonuevo vers 1964.

Et chaque année, maintenant en couleurs, j'attends les mêmes images. Les véhicules ont changé, les modes aussi, mes les campagnes et les maisons restent presque les mêmes. Et Paris... ah, Paris!

Le chant de la terre

Si un jour j'avais le temps, le temps de réfléchir, le temps de ne plus avoir du temps, je quitterais mon petit pays et volerais n'importe où.


Je sais, je sais, j'ai un très beau pays où la nature nous comble de toutes ses couleurs au printemps, mais le printemps n'y dure que trois semaines.



Je sais, je sais, la rumeur de l'eau se fait sentir partout dans ses fontaines, mais les fontaines sèchent souvent les étés quand il manque de l'eau.



Je sais, je sais, les paysages d'en ville ressemblent comme deux gouttes d'eau les blocs de paille sèche après la moisson, mais les villes offrent la nuit leur suspense et leur sollitude illuminée de néons.


Finalement il n'y a pas de gare où prendre le dernier train d'une destinée à laquelle on ne peut pas échapper, les voies ferrées sont coupées et les murs des gares présentent leurs trous comme de fusillade après le combat.



Non, je ne quitterai jamais mon petit pays. C'est là que j'ai appris à lire dans de vieux livres français qui me montraient une campagne tojours verte et insaisissable. C'est là que j'ai connu une belle histoire de travail coude à coude avec la sueur des hommes et des femmes. C'est bien là que se trouvent de beaux et de vieux bâtiments que, la nuit venue, ne sont à peine éclairés que par de toutes vieilles ampoules poussièreuses lançant des éclairs jaunâtres, que j'ai connu de petit et qui m'appartiennent comme les globules rouges de mon sang.



J'y resterai.


Et vous devez venir me connaître.

La vieille bibliothèque

Il ressemble un vieille cabane dans une île lointaine et perdue au milieu du Pacifique.

Mais ce bâtiment fut contruit par les Français au début du XXe siècle, à Peñarroya-Pueblonuevo (Córdoba, Andalousie). C'était le club social des cadres de la Société Minière et Métallurgique de Peñarroya (SMMP) et de leurs familles.

Il est entouré d'un grand et bel espace verdoyant qui était autrefois un jardin de loisirs.

Aujourd'hui il a été transformé en bibliothèque publique municipale, tout en respectant son aspect extérieur mais avec un intérieur aménagé à sa nouvelle fonction.

L'envol des hirondelles


Les hirondelles reprennent leurs vol d'été depuis l'Afrique. Elles semblent avoir oublié que leur saison est le printemps, quand elles refont leurs nids sous les toits des maisons du sud de l'Europe.

Ces hirondelles sont noires aussi mais elles ont changé le plaisir du vol pour le dégoût des mouvements de la mer qui les font vomir jusqu'aux entrailles.

Ces nouvelles et noires hirondelles proviennent aussi de l'Afrique, elles croisent la mer et donnent sur les ports du sud de L'Espagne à la recherche d'une nourriture toujours manquée chez elles.


Le Petit Prince a 60 ans


Il y a toujours un petit moment pour revenir à la lecture du Petit Prince, d'Antoine de Saint-Exupéry.


Le 6 avril 1946 la prestigieuse éditoriale Gallimard publia la première édition du Petit Prince. Le manque de papier pendant la guerre mondiale avait évité que cette oeuvre n'apparaît avant. On constate en 1942 une proto-édition en anglais.

Il semble que ce fut un éditeur américain, Eugene Reynal qui a suggérée l'idée de cette histoire a Saint-Exupéry justement en 1942, si bien les illustrations datent des années 30: un petit enfant aux cheveux blonds et raids portant une longue cape et entouré par des étoiles.

Antoine de Saint-Exupéry devant l'un de ses fameux avions

En n'importe quelle langue, en n'importe quelle édition, relire Le Petit Prince c'est une option intelligente pour cet été.

Le goupil dans le poulailler

Fallait-il que le banquier Édouard de Rothschild entre dans le conseil d'administration du journal Libération (Libé pour les amis) ?

À peine un an après son arrivée, c'est le directeur du quotidien, Serge July qui ouvre la porte pour s'en sortir.

C'est comme laisser passer le goupil dans le poulailler. Un banquier comme premier sociétaire d'un groupe "révolutionnaire" procédant du mai 68 ! Difficile à avaler ou même de comprendre si bien que De Rothschild ait assuré qu'il n'interviendrait pas dans la ligne suvie par Libé.

Rappelons quelques extraits de presse:

Le Point (09.12.2004) : « “On est tous un peu étonnés par sa démarche, confie un banquier qui le connaît bien. Vingt millions d’euros, c’est beaucoup d’argent, même pour un Rothschild.” “Et en même temps, poursuit ce banquier, ce n’est pas beaucoup pour mettre la main sur une affaire connue.” De celles qui vous projettent en pleine lumière. Libé, c’est une institution du “microcosme”, un journal qui a plus d’influence que son tirage. »
Mais Edouard de Rothschild affirme au Figaro économie vouloir « respecter l’identité du journal » : « Je m’engage fermement et personnellement sur trois points : préserver l’indépendance de la rédaction, [...] Et, à ce titre, sachez que je considère les droits de la SCPL comme inaliénables et qu’ils seront garantis. »Un peu plus loin, le journaliste du Figaro insiste : « Libération sera-t-il à l’abri des pressions économiques et politiques ? » et Edouard de Rothschild confirme : « Oui, sans équivoque. Je crois avoir été assez clair sur la question de l’indépendance du journal. »Rapidement, c’est Serge July lui-même qui expose sur une pleine page de son propre journal (Libération, 03.12.004), tout le bien qu’il pense des propositions du financier : « Il a accepté de limiter, quoi qu’il advienne, ses droits de vote à 40 %. [...] Le pacte d’actionnaires [...] donne à la SCPL des droits de veto sur l’ensemble des grandes décisions relatives à l’entreprise. [...] J’ajoute que la société des personnels dispose d’un droit de veto en ce qui concerne le président et le directeur général et que la société des rédacteurs possède le même droit en ce qui concerne la nomination du directeur de la rédaction. [...] Edouard de Rothschild entend donner à Libération du temps et des moyens de développement en respectant son indépendance, d’une certaine manière en la sanctuarisant. C’est une chance pour l’ensemble des équipes de Libération et pour nos publications ».

Voilà pourquoi j'aime le vieux "Cerco" industriel





El Cerco de Peñarroya-Pueblonuevo (Cordoue, Espagne) est une très vaste surface de plus de 600.000 mètres carrés. Dans cet enceinte, de 1890 à 1970 s'est développée une puissante activité industrielle et minière qui comprenait plusieurs domaines d'actuation: fonderie de plomb, production de matériel réfractaire, industrie chimique, fours à coke, production électrique, fabrication de jute, minerie de charbon (il en y avait deux puits) , etc. On calcule que 6.000 ouvriers y entraient quotidiennement pour travailler. La compagnie qui exploitait le Cerco était la très puissante multinationale franco-espagnole Société Minière et Métallurgique de Peñarroya (SMMP).

Dans les années soixante-dix, lors de la fin de ses activités dans la région, la SMMP a vendu le terrain à une autre société qui a détruit et démonté systématiquement les bâtiments industriels pour revendre leurs éléments constructifs: le fer et d'autres métaux en particulier.

Dans l'actualité, le vieux Cerco industriel, en ruines, conserve un charme que seules les personnes douées d'une certaine sensibilité et une âme romantique sont capables d'apprécier. Je défends une réutilisation intelligente du Cerco et la restauration de tout ce que puisse être récuperé en vue d'un nouvel emploi culturel, industriel ou même pour y accueillir de nouveaux quartiers.

Peñarroya réinvente la Poésie Visuelle

Sans renoncer à son riche passé français, Peñarroya-Pueblonuevo s'achemine vers un futur, surtout culturel, de premier ordre grâce à l'initiative particulière de certains citoyens qui on donné de l'élan à un projet qui vient de voir le jour: la création du premier Centre national de documentation de la Poésie Visuelle (CPV), le seul de sa classe qui existe en Espagne.

Les autorités locales ont suivi cette initiative en proportionnant un petit endroit où la poésie locale doit se développer et atteindre de hauts horizons.


Le directeur du CPV, Francisco Aliseda, devant l'une de ses oeuvres

Comme directeur du CPV a été nommé Francisco Aliseda, peintre de la localité habitant d'abord Bilbao et maintenant la province d'Huelva, où il donne jour à sa production artistique. Pour lui, la poésie visuelle "c'est un lieu vide, à mi-chemin entre la parole, la couleur, l'image et le volume, puisqu'on peut construire un poème avec des mots et des objets".

Aliseda a qualifié l'ancien Cerco industriel de la compagnie française SMMP à Peñarroya-Pueblonuevo comme "un lieu de privilège, un rêve accompli, tel que l'ermitage d'un village que n'a pas été valorisé suffisamment".

Francisco Aliseda a créé le magazine Veneno, organe officiel de la poésie visuelle, qu'il dirige et distribue à travers le monde dès le siège du CPV de Peñarroya-Pueblonuevo.

Le poète visuel Guillermo Marín entouré des ruines du Cerco

De son côté, un autre poète visuel de Málaga habitant Tarragona, Guillermo Marín, reconnaît que "peut-être je suis maintenant plus poète visuel qu'avant comme conséquence d'avoir connu ce poème visuel que le Cerco".

Mozart: la détente

Et puis la détente.

On dit qu'écouter du Mozart, ça fait bien au cerveau. Pour l'instant, c'est le coeur qui s'en réjouit.




C'est dingue, Mozart, lui, l'avant-garde de tout, le cul de la société de ses contemporains. J'en ai écouté des pièces qui avançaient un Chopin un peu plus doux, moins martial mais martial enfin. Et d'autres petites oeuvres d'un Baroque soutenu mais qui voulait échapper des bornes baroques trop étroites. Mozart n'avait jadis et ne peut avoir maintenant des bornes.

C'est la détente. À peine quelques minutes de détente. Mais cela vaut la peine de s'arrêter un petit moment pour se détendre. Ou pas?

Des traces françaises à Peñarroya

Le brouillard embrasse, ce matin de début février 2006, le cimetière de San Jorge qui domine la ville de Peñarroya-Pueblonuevo (province de Cordoue en Andalousie, Espagne). Au pied de la petite colline du cimetière, la ville s’étire de bonne heure et ses rues commencent leur vacarme habituel sans même se rappeler d’un glorieux passé partagé avec les voisins du nord, ces centaines de Français qui ont vécu et travaillé côte à côte des Espagnols et dont une trentaine reposent encore dans leurs tombeaux du cimetière de San Jorge, sous la terre espagnole qui les a chéris et qu’ils ont tant aimée.

Pour beaucoup de Français encore aujourd’hui le nom de Peñarroya est celui d’une ancienne et importante entreprise française appartenant actuellement à Metaleurop[1]. Mais on connaît mal le fascinant origine de cette société, dénominée Société Minière et Métallurgique de Peñarroya (SMMP), qui a touché presque tous les domaines industriels : minerie de charbon et de métaux, production de coke, fonderie de plomb, fabrication de briques, d’acide sulfuriques et d’autres produits chimiques comme le jute, sidérurgie, etc., et qui depuis 1881 a élancé un peu partout dans le monde ses tentacules de pieuvre avide de progrès : en France, en Espagne, en Italie, aux Balcans, en Afrique, en Amérique du Sud ou même en Australie.

Mais comment est-ce que cette incroyable aventure humaine et économique a-t-elle commencé et pourquoi ? Comment et quand, Français et Espagnols se sont mis au travail pour constituer l’une des sociétés les plus actives et agiles d’Europe au tournant du XIXe siècle et dans les premières décades du XXe .

L’aspect humain de cette démarche est bien constaté par les noms que l’on découvre sur les dalles des tombes un peu oubliées et déjà délabrées du cimetière de San Jorge : Henri Julien (1888-1944), Soeur Marie Sainte-Claudine, Paul Victor Bive (1883-1918), Camilles Desportes (1872-1918) –peut-être victimes tous les deux de la grippe espagnole de 1918 ?-, le pied-noir Albert Dumay (1896-1926), Basile Vovk, d’origine russe (1880-1948), ou même le Chevalier de la Légion d’Honneur et glorieux militaire possédant la Croix de Guerre 1914-1918 Louis Henri Menielle Caffiaux (1881-1965) ; sans oublier d’autres qui portent des noms français et espagnols comme preuve des familles mixtes qui se sont constituées à travers le temps : Adrienne Cavanel (née Rives), Francisca Lahoz y de Val de Dantart, Antonia Morales de Ullmann, Alice Ulmann Morales ou Manuel Stocker Vázquez.

Une originalité dans ces tombes presque inouïe en Andalousie et même en Espagne, leurs inscriptions sont rédigées en français : les « Ici repose... », « Né(e) le... / Décédé(e) le...», « Repose en paix », se succèdent aux précisions sur les lieux de naissance : Viviez (Aveyron), Épisy, Commentry (Allier), ou Maubeuge. Il est vrai que l’on trouve aussi des inscriptions qui nous rappellent des personnes d’autres nationalités -tant cette société industrielle était cosmopolite- comme la baronne italo-française « Baronessa Costanza Bich Perrod », ou les suisses Albert Chenevard (1878-1926), Joachim Reinli (1879-1917) et l’hispano-suisse Frédéric Salm Muntaner (1887-1929).

Depuis la colline du cimetière de San Jorge, la vue, si elle arrive à percer le brouillard, se laisse tomber plus loin, au-delà de la ville, sur une vaste surface de 60 hectares plantée de vieilles cheminées en brique vraiment artistiques, et parsemée de vieux bâtiments industriels en ruines. En ville, çà et là, d’autres nobles immeubles révèlent que les Français voulaient se sentir chez eux dans une terre si éloignée de la leur : le versaillais siège de la direction de la SMMP, le vieil hôpital de la compagnie, l’ancien centre de loisirs pour les cadres franco-espagnols, ou les deux larges quartiers de chalets à la française pour le personnel traduisent très bien une volonté non seulement de s’y installer mais d’y demeurer pendant des décades, comme ce fut le cas. Toutes ces constructions révèlent surtout un plan architectural provenant du nord minier de la France –de Picardie notamment- qui marque un contraste brutal mais très intéressant par rapport aux maisons et bâtiments publics du reste de la ville. Dans cette ensemble de bâtisses pseudo-picards, seul l’ancien centre de loisirs ou club français se détache quant à son aspect, car celui-ci nous rappelle plutôt un beau petit palais colonial des mers du Sud ; peut-être que l’on retrouve Tahiti aussi à Peñarroya-Pueblonuevo ?

Aujourd’hui la plupart de cette architecture d’origine française est respectée, mise en valeur et visitable. Le siège de la SMMP héberge un bellissime foyer pour des personnes âgées ; le club social garde à l’intérieur la moderne et gaie bibliothèque municipale ; l’hôpital est devenu le Centro de Salud (Centre Médical de la Sécurité Sociale) de la ville. En ce qui concerne les quartiers résidentiels, ils ont subi beaucoup de transformations, mais il est vrai qu’une vingtaine de maisons (d’un total de plus de deux cents à l’origine) conservent leur aspect original français. Malheureusement, l’ancien polygone industriel (le Cerco industriel de la SMMP) est tout à fait en ruines bien que l’on mène à bout maintenant des travaux pour la restauration de ses parties les plus intéressantes : quelques cheminées, un ancien puits de mine et deux gros complexes industriels dessinés, dit-on, dans le studio Eiffel à Paris d’après leurs maginifiques structures de poutres et de solives de fer enchevêtrées à l’élégante et durable façon eiffelienne.

Ces traces sont les derniers débris, les ultimes vapeurs d’un beau rêve qui a duré de 1881 à la moitié des années 1970. Mais pour mieux savourer le goût de cette histoire d’hommes, de femmes, d’industrie, de richesse et de progrès il faut tout d’abord monter au 12, Place Vendôme de Paris.

C’était le 6 octobre 1881. Dans cette demeure où Frédéric Chopin est mort en 1849 et qui a appartenu à la famille espagnole de l’impératrice Eugenia de Montijo (femme de Napoléon III), c’est que les actes de la Société Minière et Métallurgique de Peñarroya ont été signées. Le protagoniste, le Deus ex macchina, l’alma mater de ce projet fut le prestigieux ingénieur français Charles Ledoux, connaisseur au détail et sur place des exploitations, des gisements et des possibilités minières de la Sierra Morena[2]. Ce fut lui qui a convaincu les différentes compagnies qui opéraient dans le bassin de rassembler en une seule société les divers intérêts qu’elles portaient sur les mines de houille et de plomb, ainsi que leur lien avec les chemins de fer qui parcouraient le sud de l’Espagne. Du total de la nouvelle entreprise, 50% fut souscrit par la Société Houillière et Métallurgique de Belmez[3], le reste se partageait entre les propriétaires de la propre houillière et la branche française de la maison de Rothschild, si bien aucun membre de cette importante famille ne fit parti du Conseil d’Administration avant 1904.

Une fois créée, la SMMP eut comme président à Louis Cahen Anvers ; vice-président, Ferdinand Duval ; directeur général, Charles Ledoux ; et membres, le marquis de Lau, Paul Mirabaud, Charles Herpin et Cornelius Witt. La SMMP aura pour siège central en France le 12, Place Vendôme, et en Espagne la Plaza de la Dirección à Peñarroya-Pueblonuevo (quelques années après elle sera tranférée à Madrid). Un événement marquant de cette histoire est constitué par le fait que la partie la plus grande et moderne de la localité, correspondant au district de Pueblonuevo, a été créée, dessinée et aménagée par la SMMP, qui tira du néant de nouveaux quartiers pour ses ouvriers et ses cadres.

Tout au long de presque une centaine d’années, Français et Espagnols ont partagé à Peñarroya-Pueblonuevo leurs joies et leurs malheurs, et même trois terribles guerres, les deux mondiales et la guerre civile espagnole (1936-1939). Les Français ont même apporté leur culture et leur langue par l’intermédiaire des Soeurs de la congrégation française de la Présentation de Marie. Arrêtons-nous un petit peu sur ce point, il vaut la peine de signaler ce que les travaux pédagogiques des Soeurs de la Présentation de Marie ont accompli non seulement envers les enfants de la nombreuse colonie française (qui avait même un Consul Honoraire sur place), mais aussi avec ceux des cadres espagnols et ceux de la population en général.

Si la SMMP s’est constituée en 1881 et elle a commencé à travailler aussitôt à Peñarroya-Pueblonuevo et ses alentours, ce n’est qu’en 1902 que les Français vont appeler les religieuses pour l’éducation de leurs enfants. À cet événement particulier se mêle, encore une fois, un autre de caractère historique, les lois impulsées par le ministre Waldeck-Rousseau (1846-1904) et surtout par son successeur Émile Combes (1835-1921) qui entraînaient la suppression des congrégations religieuses consacrées à l’éducation des enfants. Cela provoqua la sécularisation (la Présentation de Marie parle plutôt d’expulsions) de beaucoup de religieux et de religieuses ; c’était alors le moment idéal pour certaines ordres d’émigrer en mission au-delà des frontières françaises. C’est ce que la Présentation de Marie a fait tout en acceptant l’appel de la SMMP. La congrégation va recevoir à Peñarroya-Pueblonuevo (la première de ses fondations en Espagne) des dizaines de Soeurs pendant plus d’un siècle, et elle y demeure toujours, maintenant comme collège espagnol. Dans ses classes mixtes ont défilé depuis 1902 des générations de Français et d’Espagnols qui y étudiaient en français côte à côte. Les Soeurs ont ouvert aussi, en 1903, un autre établissement gratuit pour enseigner en espagnol aux enfants des familles pauvres du pays. L’enseignement en français y a duré jusqu’aux années 1970, les élèves utilisant les mêmes livres et jouissant du même système éducatif qu’en France. L’une de ces Soeurs du Collège, Soeur Marie Sainte-Claudine, est enterrée au cimetière de San Jorge, elle est décédée le 29 janvier 1918 (encore la grippe espagnole ?) à l’âge de 48 ans. Une autre, Soeur Marie Sainte-Blanche, qui s’est dévouée à Peñarroya-Pueblonuevo et à la localité voisine de Fuente Obejuna (la deuxième des fondations en Espagne) est devenue Mère Générale de la congrégation de 1932 à 1949.

Ce furent des années fécondes que celles qui ont vu la rencontre de Français et Espagnols à Peñarroya-Pueblonuevo. Merci à cette collaboration, cette ville non seulement atteigna plus de 30.000 habitants aux années 1960 mais elle fut presqu’une île de culture et d’égalité entre hommes et femmes dans une époque assez noire pour l’Espagne. Femmes et hommes travaillaient ensemble lorsqu’en Espagne le travail féminin était très rare. Il est finalement constaté que le cinéma, les modes et les nouvelles vagues arrivaient de Paris directement à Peñarroya-Pueblonuevo négligeant la capitale provinciale, Cordoue, pour satisfaire sa riche et puissante société industrielle. Aujourd’hui il ne nous reste qu’à essayer de conserver ce passé tellement intéressant et faire de notre mieux afin que nos jeunes le connaissent.
[1] Metaleurop, fondée en 1988 de la fusion de la Société Minière et Métallurgique de Peñarroya, elle-même créée en 1881, et de la division des métaux non ferreux de la société allemande Preussag.
[2] Chaîne montagneuse au nord de l’Andalousie, à ses pieds se trouve Peñarroya-Pueblonuevo.
[3] Petite ville à sept kilomètres de Peñarroya-Pueblonuevo dont celle-ci dépendait administrativement.